samedi 8 novembre 2014

auto-stop

Je prends toujours les auto-stoppeurs lorsque je suis seul dans ma caisse. J'en ai pris des centaines. Ah, j'en ai transporté de la viande saoule, pommée, festive, aventurière, routarde, débraillée. J'ai des souvenirs en pagaille, ben, tiens je vais t'en raconter un extraordinaire. Je roule à la périphérie de Montpellier, et là un auto-stoppeur, casque cyclo sur la tête, cuissard collé aux fesses, socquettes blanches agite sa menotte. Je m'arrête pensant à un disciple de la confrérie de la pédale et du dérailleur réunis (un collègue donc). Par la vitre baissée, je lui demande où il va. Il me montre la route et me dit "là-bas". Croyant qu'il rencontre un problème, je l'invite à mettre son vélo à l'arrière.
-"quel vélo"  me dit-il en s'asseyant.
-"Le votre" Mais effectivement je ne vois pas de vélo.
-"Le mien, il est chez ma tante"
-"je disais ça à cause du casque"
-"Quel casque?"
-"celui que vous avez sur la tête!" Je comprends enfin que j'ai là un poète dadaïste de belle facture, un de ces Don Qui chuchote du vingt et unième siècle.
Qu'il me réponde "quelle tête?" ne me surprendrais pas, mais non, il préfère sourire. (A SUIVRE)

Modiano: le cri du cœur!


on peut pas être bon partout